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Care Manager : une profession qui place l’humain au cœur de ses préoccupations

Alors que le nombre d’aidants est évalué à 11 millions dans l’Hexagone, leur santé et leur bien-être sont plus que jamais un enjeu pour les entreprises. Face à ce constat, le métier de Care Manager émerge et devient la priorité pour les services Ressources Humaines dans leur stratégie de QVT et RSE. De quoi parle-t-on exactement ? Quelles sont les missions de ce professionnel du « Care » et de la bientraitance ? Quels sont les bénéfices de ses actions pour l’aidant et pour l’entreprise dans laquelle il évolue ? On fait le point.

Care Manager : de quoi parle-ton ?

Le Care Manager : un métier qui gagne à être connu

Pour les aidants, concilier vie familiale et vie professionnelle est parfois complexe tant s’occuper au quotidien d’un proche en perte d’autonomie nécessite un investissement personnel. Les entreprises s’emparent peu à peu du sujet et de nouvelles dispositions juridiques ont vu le jour ces dernières années afin de favoriser la reconnaissance des proches aidants dans le cadre des négociations, de l’organisation du travail ou encore des congés. Diverses solutions ont ainsi émergé, comme des groupes de parole, des formations spécifiques, des dons de RTT, un congé rémunéré ou encore des aménagements du temps de travail. Dans ce contexte-là, la profession de Care Manager prend tout son sens. Cet expert médico-social et spécialiste du grand âge se positionne tel un intermédiaire entre l’aidant et l’aidé.

Son rôle est d’accompagner les salariés aidants dans chacune de leurs démarches, de les renseigner et de les orienter vers les bons interlocuteurs, mais également de coordonner les services de soins et d’aide à domicile. En bref, ce professionnel de l’aidance « prend soin » des employés, veille à leur bien-être et leur sérénité au quotidien, tout en garantissant la stricte confidentialité des échanges. Par ailleurs, avoir recours à un Care Manager est pour l’entreprise une façon d’améliorer son image de marque, ce dernier contribuant entre autres à la réduction de l’absentéisme des salariés aidants, à la diminution du stress et à une meilleure cohésion de groupe via des ateliers.

Véronique Prothais, Care Manager au sein de Silver Alliance, explique : « En tant que Care Manager, mon rôle est de faciliter la vie professionnelle et personnelle des personnes que j’accompagne, en leur proposant différentes solutions et en répondant à leurs problématiques et leurs besoins ». Claire Dauzet, également Care Manager au sein de Silver Alliance et assistante sociale de formation, ajoute : « Il s’agit vraiment d’un métier avec une approche globale : nous nous préoccupons tant de la situation personnelle et familiale du salarié aidant que de son proche et de ses difficultés liées à la perte d’autonomie (…) Nous créons un lien de confiance avec nos interlocuteurs pour qui ces situations relèvent de l’intime, l’humain est une des dimensions les plus importantes de notre métier ».

Une profession qui relève surtout de la Silver économie en France

Encore toute nouvelle en France, la profession est déjà démocratisée dans d’autres pays. En Suède, au Japon et au Danemark, ce métier relève de la municipalité. Au Canada, le Care Manager s’inscrit dans le domaine public et en Allemagne, il travaille pour la Caisse d’assurance.

Dans l’Hexagone, le métier relève davantage de services d’entreprises de la Silver économie et de plateformes dédiées au bien vieillir comme Silver Alliance. On parle aussi parfois de « gestionnaire de cas », notamment dans le secteur public. Ce professionnel intervient dans des situations complexes nécessitant une évaluation multidimensionnelle et la mise en œuvre d’un plan de service individualisé.

Les missions du Care Manager 

Les missions du Care Manager en entreprise sont plurielles mais ont toutes le même but : accompagner les aidants salariés dans l’organisation de leur vie quotidienne auprès de leur proche dépendant, et cela afin de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. Pour y parvenir, ce spécialiste du grand âge doit procéder à :

– L’évaluation de la situation en réalisant un bilan global.
– La définition du plan d’aide en informant le salarié aidant sur ses droits, en proposant des solutions pour prendre soin du proche aidé, ainsi que d’éventuels temps de répit pour l’aidant.
– La coordination des services en organisant la mise en place des prestations à domicile. 
– Le contrôle de la qualité des services en assurant un suivi du dossier sur la durée et en étant force de propositions en cas de nouveaux besoins.

Véronique Prothais témoigne : « Notre objectif est d’aborder la situation de manière globale, tout en ayant une approche personnalisée. L’écoute est un point clé de notre métier, car elle nous permet de décrypter à la fois les besoins de l’aidant et ceux de son aidé, pour ensuite être en mesure de proposer un plan d’aide et d’en structurer l’organisation ». Claire Dauzet ajoute : « Nous accompagnons également les personnes dans leurs démarches administratives et sociales en les orientant par exemple vers certaines aides financières ».

Care at Work : une solution pionnière en matière de Care Management

Comment fonctionne Care at Work ?

La solution Care at Work, proposée par Silver Alliance, permet aux entreprises de favoriser le bien-être au travail de leurs salariés aidants. L’objectif est simple : les accompagner dans leur rôle d’aidants familiaux grâce au dialogue et à l’intervention d’un professionnel du grand âge. Chaque Care Manager de la Silver Alliance est issu d’une formation médico-sociale et est formé aux solutions proposées par les différents membres, une véritable plus-value en termes de services !

Pour revenir sur la démarche en tant que telle, le Care Manager réalise un entretien approfondi avec le salarié aidant pour évaluer ses besoins et ceux de son proche en perte d’autonomie. Il lui adresse un plan d’aide personnalisé proposant les solutions les plus adéquates au vue de sa situation. Les Care Managers de Care at Work réalisent enfin un suivi pour veiller à la satisfaction de tous. Véronique Prothais précise : « Nous sommes là pour faciliter la mise en relation avec les différents partenaires sociaux et proposons aux aidants plusieurs entretiens afin de construire une relation sur la durée ».

Le Care Management : un service à l’avenir tout tracé

Le Care Manager est pour les aidants une véritable ressource. Les salariés peuvent exprimer leurs doutes, leurs angoisses et surtout « extérioriser » auprès d’une oreille à l’écoute et attentive, sans jugement de valeur. Les sociétés proposant les services d’un spécialiste de l’aidance à leur personnel prouvent, quant à elles, leur engagement en faveur du bien-être de leurs salariés. Elles adoptent ainsi une image plus humaine, renforcent la cohésion au sein de leurs équipes et sensibilisent les managers à ces problématiques. La rentabilité est certaine puisque les salariés se sentent écoutés, valorisés, soutenus et reconnus.

La profession de Care Manager, qui n’en est qu’à ses prémisses en France, a encore de beaux jours devant elle et sera sans doute amenée à évoluer dans les années à venir. Claire Dauzet nous explique : « Avec la crise sanitaire de ces derniers mois, nous avons vu émerger de beaux élans de solidarités. Espérons que ces initiatives perdurent ! Les entreprises ont tout intérêt à s’emparer du sujet du « Care » et à se détacher de cette société individualiste pour penser plus au collectif ». Il faut toutefois que la bienveillance et la culture du « prendre soin » rentrent davantage dans les mœurs, même du côté des salariés aidants.

En effet, Véronique Prothais précise : « On remarque aujourd’hui que la plupart des aidants s’ignorent ou n’osent pas demander de l’aide. L’idée est donc de mettre tout en œuvre pour que ces salariés acceptent cette aide qui leur est offerte ou, tout du moins, y soient sensibilisés ». Pour conclure, toutes deux évoquent le fait qu’il faudrait davantage intégrer l’aidé dans les démarches de Care Management : « Certes nous nous adressons aux aidants en premier lieu, mais dans l’idéal, afin de garantir une prise en charge encore plus personnalisée, il serait intéressant de recueillir le point de vue du ‘couple aidant-aidé’ puisque nous répondons à leurs besoins à tous les deux ». Rappelons enfin que les autorités publiques ne ménagent pas leurs efforts pour restaurer l’attractivité des métiers du grand âge. Preuve en est avec le plan de mobilisation nationale établi dans le rapport El Khomri qui devrait porter ses fruits d’ici 2024.

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