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Salariés aidants : comment concilier vie personnelle et vie professionnelle ?

D’après l'association « Je t'aide », la France compte environ 11 millions d’aidants. Ces derniers interviennent de façon non professionnelle et régulière auprès d’une personne de leur entourage confrontée à la perte d’autonomie, à la maladie ou au handicap. Un grand nombre de ces aidants est toujours en activité professionnelle. On parle alors de salariés aidants. Comment parviennent-ils à concilier leur vie de famille, leur vie d’aidant et leur carrière ? C’est ce que nous allons voir.

Portrait type du salarié aidant

Le baromètre 2018 « Les salariés aidants en entreprise », établi par Responsage, s’est penché sur la situation de cette catégorie de population. Toujours en activité, les salariés aidants de proches âgés ont en moyenne 49 ans et s’occupent d’une personne âgée d’environ 82 ans. Parmi eux, 67 % sont des femmes et 62 % travaillent sous le statut de cadre.

La même étude nous apprend que les aidants salariés sont globalement seuls face à leurs problèmes. En effet, 84 % ne parlent pas de leur situation à une assistante sociale ou au médecin du travail, 88 % évitent le sujet devant leur manager ou leur DRH, et 74 % n’ont pas pris le temps de contacter les services publics et associatifs dédiés au sujet. Pourtant, 1 salarié sur 5 serait confronté à cette « double vie », et ce chiffre ne devrait qu’augmenter dans les années à venir du fait du vieillissement de la population.

Salariés aidants : parvenir à trouver le juste équilibre

Les missions d’un aidant sont plurielles. Pour rendre le quotidien de son proche plus agréable, il est généralement amené à faire ses courses, à l’aider à réaliser certains actes de la vie courante ou encore à gérer son budget. Le proche aidant offre aussi un soutien moral et psychologique, ainsi qu’une présence régulière.

Lorsqu’il exerce en parallèle une activité professionnelle, le salarié aidant a parfois l’impression de cumuler deux emplois et a souvent du mal à jongler avec son planning. La charge mentale, déjà importante au travail comme à la maison, l’est d’autant plus face à l’obligation de gérer le quotidien de la personne qu’il accompagne. Les conséquences sur la santé ne sont pas non plus négligeables : moral en berne, fatigue, usure physique…

Pour éviter le burn-out ou la dépression, le salarié aidant ne doit pas hésiter à demander de l’aide et à s’octroyer des temps de répit. Il peut par exemple solliciter les services d’une auxiliaire de vie ou d’une infirmière à domicile, équiper son proche d’un dispositif de téléassistance, rechercher un hébergement temporaire (accueil de jour, de nuit, famille d’accueil…) ou encore un établissement spécialisé, comme une maison de retraite.

Des entreprises engagées en faveur des salariés aidants

De véritables besoins

Peu de salariés aidants évoquent leur situation au travail de peur d’être stigmatisés. Pourtant, les demandes sont bien réelles puisque bon nombre de salariés aidants souffrent de problèmes de concentration et de stress. Ils passent plus de temps au téléphone sur leurs heures de travail ou arrivent en retard. 

Des initiatives mises en place

Heureusement, la situation des salariés aidants a tendance à devenir moins taboue dans le monde de l’entreprise. Demander de l’aide n’est aujourd’hui plus synonyme de faiblesse et diverses initiatives en faveur des salariés aidants sont mises en place en entreprise, notamment en termes de flexibilité : personnalisation et souplesse des horaires, don de congés entre collaborateurs, mise en place du télétravail, allègement ponctuel de la charge de travail, mise en place d’un compte épargne temps… Pour aller plus loin, certaines entreprises proposent même un service d’accompagnement dédié, des groupes de parole ou encore des ateliers de sensibilisation.

Un congé rémunéré pour les salariés aidants

Enfin, un congé de proche aidant rémunéré a récemment été instauré. En effet, depuis le 1er octobre 2020, sous certaines conditions, les salariés aidants peuvent bénéficier d’un congé rémunéré par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) afin de s’occuper d’un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. À titre d’information, le montant de l’allocation est fixé à 43,83 € par jour pour les personnes vivant en couple et à 52,08 € pour une personne seule.

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